Les suites opératoires
de la chirurgie du glaucome

Juste après la chirurgie

Juste après une chirurgie qui a permis la création d’une « bulle de filtration » pour évacuer le liquide excédentaire de l’œil, le patient voit moins bien et son œil est discrètement irrité (sensation de grains de sable, gêne à la lumière, larmes teintées de sang). Il doit dormir avec une coque la nuit au moins pendant les deux premières semaines, bien respecter le traitement post opératoire à base d’anti-inflammatoires et d’antibiotiques et ne pas se frotter l’œil ou se mouiller le visage avant feu vert du médecin. 

Un arrêt de travail minimal de 3 semaines à 1 mois, voire plus  est prescrit par votre médecin si besoin.

Regarder la télévision, consulter son ordinateur, lire, cuisiner, se promener est autorisé.

Pour l’obtention d’une tension idéale, des massages, des lasers afin de couper un fil ou une membrane résiduelle peuvent être nécessaires. Le patient ne doit en aucun cas prendre l’initiative de masser son œil si son médecin ne le lui a pas demandé car certaines chirurgies contre indiquent les massages.

Chaque patient a sa façon propre de cicatriser, ce qui constitue toute la complexité des suites opératoires. Il convient donc d’éviter de prévoir un voyage dans le mois qui suit la chirurgie.

En cas de fuite précoce d’humeur aqueuse au niveau du site opératoire (cicatrisation insuffisante), une application importante de pommade, la réalisation de points de sutures au bloc opératoire ou en lampe à fente, la mise en place d’une lentille  ou la prise de comprimés pour la tension peuvent être proposées.

Quand l’aspect de la bulle de filtration est inflammatoire (cicatrisation excessive), une injection d’anti-inflammatoires peut être réalisée. 

Parfois à partir de 3 semaines, un mois, la tension remonte car la bulle de filtration créée par la chirurgie s’obstrue (phénomène lié à la cicatrisation excessive favorisée par différents facteurs comme le jeune âge ou un traitement prolongés par collyres avec conservateurs). On peut proposer une révision à l’aiguille de la bulle de filtration suivie d’une injection de substance anti-cicatrisante. 

Une cataracte, si le patient n’avait pas été opéré en amont, peut apparaître du fait du traitement post opératoire et de l’inflammation induite par la chirurgie.

Tout au long de sa vie après une chirurgie du glaucome

Le suivi classique du glaucome (avec champ visuel, mesure de la tension oculaire et/ou OCTdoit être poursuivi normalement car un échappement thérapeutique est toujours possible malgré une intervention.

Pour les chirurgies filtrantes
En plus de cela, nous suggérons une surveillance biannuelle de la bulle de filtration si une bulle a été réalisée avec recherche de fuite au niveau du site opératoire qui se réouvre. Cette surveillance est plus rapprochée en cas de bulle fragile, dite « avasculaire ». 

Pour déceler une fuite, un examen en lampe à fente est nécessaire. Parfois, le patient constate un écoulement chronique, témoin de cette fuite, qui doit l’amener à consulter. En cas de découverte de fuite d’humeur aqueuse au détour d’une consultation de suivi, le patient est invité à se présenter le plus rapidement possible dans une structure adaptée pour être pris en charge. Il s’agit de réparer la fuite en urgence. 

Il existe, à cause de ce risque de fuite tardive, un risque potentiel d’infection de l’oeil, appelée blébite ou endophtalmie. Ainsi, le patient doit consulter en urgence en cas de baisse d’acuité, œil rouge et douloureux. 

Par ailleurs, chez un patient à la pression satisfaisante sans collyres hypotonisants après une chirurgie filtrante, il convient de demander un avis auprès d’un spécialiste du glaucome en cas de remontée tensionnelle. En effet, il est possible de refaire fonctionner correctement une chirurgie qui a donné de bons résultats en effectuant des piqures comme décrit ci dessus et/ou des lasers.  

Il est tout à fait possible de prendre l’avion et de faire du sport. Il faut cependant faire attention d’éviter les pratiques à risque de coups dans le visage et en cas de sclérectomie les efforts de poussée importants (instruments à vent, port de charge lourdes, tout effort dit « à glotte fermée »). 

Attention, à la différence de la chirurgie de la cataracte, la chirurgie de la pression n’améliore pas la vision. Au contraire, celle ci est souvent moins bonne dans les deux mois qui suivent la chirurgie. Par ailleurs, des réglages comprenant la réalisation de lasers, de points de sutures, d’injections peuvent être nécessaires pour l’obtention d’une tension oculaire satisfaisante. Il faut savoir que le suivi post-opératoire est contraignant.

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