Les différents types de glaucome

Il existe plusieurs façons de classer les glaucomes et qui se recoupent. Nous proposons ici les types principaux.

Les glaucomes primitifs à angles ouverts

Ce sont les plus fréquents. L’élévation de la tension oculaire est idiopathique, c’est à dire qu’elle n’a pas de cause identifiée.  Elle résulte simplement de l’altération du filtre, le trabéculum dont la fonction est d’évacuer l’humeur aqueuse en excès, l’eau de l’œil, hors de celui ci. 

Les glaucomes chroniques à angle étroits ou fermés

Dans cette pathologie, l’élévation de la tension est liée à au blocage mécanique du filtre (par l’iris le plus souvent) qui évacue l’humeur aqueuse hors de l’œil. Cette situation résulte souvent une prédisposition anatomique et peut être accentuée avec l’âge et l’augmentation de volume du cristallin (qui donne la cataracte) mais peut toutefois survenir suite à une inflammation ou à certaines chirurgie.

Les glaucomes à pression normale

Leur physiopathologie est encore discutée. Des mécanismes vasculaires semblent jouer un rôle plus important dans ce glaucome où les valeurs de pressionnelles restent dans les normes. Le seul traitement efficace reste cependant l’action sur la tension oculaire.

Les glaucomes secondaires

  • Les glaucomes pigmentaires : ils concernent surtout les myopes. L’élévation de la tension oculaire résulte d’une obstruction mécanique du filtre, le trabéculum, qui évacue l’humeur aqueuse hors de l’œil par des pigments intra-oculaires. Ces pigments sont libérés en continu et plus particulièrement lors d’un effort physique. Ils sont situés derrières l’iris et se répandent en chambre antérieure du fait d’une prédisposition anatomique qui génère un frottement entre l’iris (qui donne la couleur à l’œil) et le cristallin (lentille intra oculaire avec une fonction de zoom). Ces pigments libérés sont responsables d’un syndrome de dispersion pigmentaire, qui ne conduit pas systématiquement à une élévation de la tension ou un glaucome. Il est possible d’intervenir, si on s’aperçoit précocement de ce syndrome de dispersion pour limiter son impact en réalisant une iridotomie périphérique au laser.
  • Les glaucomes exfoliatifs : ils résultent d’une obstruction mécanique du filtre, le trabéculum, qui évacue l’humeur aqueuse hors de l’œil par des dépôts fibrillaires. Le syndrome exfoliatif ne concerne pas que l’œil. Ces dépôts fibrillaires sont présents dans tout le corps et il peut être intéressant d’informer le médecin généraliste de cette particularité. Ils sont fréquents en Méditerranée et en Bretagne
  • Les glaucomes post-traumatiques : ils résultent de l’altération du filtre de l’œil, le trabéculum, qui évacue l’humeur aqueuse hors de l’œil du fait d’un traumatisme qui génère des remaniements cicatriciels.
  • Les glaucomes cortisoniques : ils concernent les patients qui ont bénéficié d’un traitement pas corticoïdes au long court local (œil, peau etc.) ou général. Ils résultent de remaniement du filtre de l’œil, le trabéculum, qui évacue l’humeur aqueuse hors de l’œil suite à cette prise de corticoïdes. Tout traitement par corticoïdes au long court implique un suivi ophtalmologique avec contrôle de la pression intra-oculaire.
  • Il existe également des glaucomes uvéitiques, post chirurgicaux, congénitaux etc.

Les formes mixtes, impliquant plusieurs mécanismes ne sont pas rares.

Les cas particuliers du glaucome aigu par fermeture de l’angle

On devrait l’appeler « crise de fermeture de l’angle » car ce n’est pas un glaucome à proprement parler. Il correspond à une augmentation rapide de la tension oculaire du fait d’un « bloc pupillaire inverse. » Cela signifie que les pressions entre la partie antérieure de l’œil (que nous voyons quand nous regardons une personne) et la partie postérieure de l’œil (qui est cachée dans l’orbite) ne sont plus équilibrées.

En effet, du fait d’une prédisposition anatomique renforcée par l’augmentation de volume lié à l’âge de la lentille naturelle de l’œil appelée cristallin et par un comportement pathologique de l’iris (la partie qui donne la couleur de l’œil), survient une bascule en avant du cristallin et de l’iris qui ferment brutalement le trabéculum, la pompe qui sert à évacuer le liquide hors de l’œil. Ainsi, la pression augmente car le liquide continue d’être produit mais ne peut être évacué. La douleur est majeure et parfois associée à des vomissements. La vision baisse et le nerf optique souffre.

Un traitement pour faire baisser la tension doit être débuté en urgence car tout retard peut engendrer la perte irréversible de la vue. Pour éviter une récidive, il convient de réaliser au plus vite un laser sur les deux yeux et même souvent de retirer le cristallin, c’est à dire de réaliser une chirurgie de la cataracte.

Attention, à la différence de la chirurgie de la cataracte, la chirurgie de la pression n’améliore pas la vision. Au contraire, celle ci est souvent moins bonne dans les deux mois qui suivent la chirurgie. Par ailleurs, des réglages comprenant la réalisation de lasers, de points de sutures, d’injections peuvent être nécessaires pour l’obtention d’une tension oculaire satisfaisante. Il faut savoir que le suivi post-opératoire est contraignant.

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