Le cristallin est retiré lors d’une chirurgie de la cataracte qu’on appelle phacoémulsification. Il doit être remplacé par un implant afin de permettre au patient de limiter le port des lunettes.

 

L’implant monofocal

Le patient peut choisir de voir de près (lecture par ex.), en vision intermédiaire (ordinateur par ex.) ou de loin (cinéma par ex.) sans lunettes. La qualité visuelle qu’il offre est optimale en terme de netteté et de sensibilité aux contrastes. C’est l’implant le moins couteux. L’implant monofocal est à privilégier en cas de pathologie oculaire avérée ou d’activité professionnelle à haut niveau d’exigence visuelle.

Il est toutefois possible pour donner un peu d’indépendance vis-à-vis des lunettes de cibler une vision efficace différente pour chaque œil (classiquement un de loin, un en vision intermédiaire).

 

L’implant multifocal

Son but est d’offrir une indépendance maximale par rapport aux lunettes et ce dans tous les champs du regard. Il permet la vision de près, de loin et la vision intermédiaire.

Cette indépendance vis-à-vis des lunettes présente cependant des inconvénients car ces implants ne restaurent pas l’accomodation (perdue avec l’âge et techniquement impossible à égaler à ce jour). Leur effet est basé sur la répartition différentielle de l’énergie lumineuse. La qualité visuelle, en terme de sensibilité aux contrastes et de besoin en lumière, est discrètement altérée. Pour cette raison, ils ne peuvent être proposés que sur des yeux totalement exempts de pathologie. Il faut également prendre en compte certains facteurs de risque.

Ils nécessitent une certaine plasticité cérébrale car le patient doit apprendre à « extraire » l’image utile ou accepter un discret flou pour une distance donnée. Un temps d’adaptation de plusieurs semaines est nécessaire afin de bénéficier au maximum des avantages de ces implants multifocaux.

Chez certains patients, la conduite de nuit devient très difficile et même si cette situation est rare, elle n’est pas toujours en rapport avec les paramètres prédictifs pré opératoires. Il s’agit d’un risque que le patient doit accepter de prendre en choisissant cet implant. Il faut également noter que lors de la lecture prolongée les patients peuvent avoir besoin d’une petite aide pour éviter la fatigue visuelle.

 

L’Edof

L’edof offre un très bon compromis entre les deux. Vous avez compris que l’indépendance vis-à-vis d’une correction optique a des conséquences en terme de qualité visuelle.

L’edof permet une vision de loin et intermédiaire (pas de vision de près) tout en limitant les effets indésirables des multifocaux (moins de baisse de sensibilité aux contrastes, moins de halos, pas de majoration majeure des besoins lumineux lors de la lecture de près). Une correction de près sera cependant nécessaire. Il faut noter que dans la vie de tous les jours, avec l’augmentation de l’utilisation des écrans, c’est la vision intermédiaire qui est le plus sollicitée.

Les nouvelles technologies des « supers edofs » offrent une vision continue sans foyer distinct avec un confort de vue augmenté et se rapprochent en terme de tolérance des implants monofocaux. Ils sont à mon sens, prometteurs.

 

Comment choisir ?

 

Soyez au clair sur ce que vous êtes prêt à perdre (qualité visuelle, vision de près, vision intermédiaire, les deux). Analysez votre capacité au compromis et discutez avec votre ophtalmologue de vos possibilités en fonction de vos antécédents et vos moyens financiers. Comme dit précédemment, vous n’êtes pas forcément éligible pour tous les implants. Le choix vous revient mais l’ophtalmologue est là pour vous conseiller et vous guider.

 

La correction de l’astigmatisme

Pour tous les types d’implants, on peut ajouter, elle est même indispensable pour les edof et multifocaux, une correction de l’astigmatisme, totale ou partielle selon son caractère régulier ou non. On parle d’implant « torique ».

Le coût

La prise en charge de la sécurité sociale ne s’applique qu’aux implants monofocaux non toriques. Le reste étant considéré comme du confort, le coût incombe au patient mais il faut garder à l’esprit qu’une économie sera faite sur les corrections optiques ultérieures. Le prix des verres progressifs, dont pourra se passer le patient après un choix d’implant avec multifocalité, est de plusieurs centaines d’euros.

Une chirurgie de cataracte classique oscille entre 200 et 350 euros par oeil, avec les implants multifocaux/edof, le prix est aux alentours de 750 à 1000 euros selon la technicité de l’implant et le geste.

Comment calcule-t-on la puissance de l’implant ?

Le biomètre est l’appareil qui permet le calcul de la puissance de l’implant. Cette machine permet d’évaluer la puissance réfractive des différents milieux de l’œil. Il est conseillé d’effectuer la biométrie sans dilatation car cette dernière peut modifier discrètement les rapports anatomiques.

Il faut parfois le compléter par une topographie cornéenne, notamment en cas d’astigmatisme ou d’antécédent de chirurgie réfractive.

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